Les Personnes Courageuses : Quels Traits Psychologiques Les Caractérisent ?
William Faulkner disait qu’on ne peut pas découvrir de nouveaux horizons si on n’ose pas d’abord quitter le rivage. Mais comment le faire? De quelle matière sont faits les braves ? La science nous dit que cette compétence ne vient pas toujours de “l’usine”, puisqu’elle n’est pas logée au cœur des gènes, mais que chacun de nous la développe dans une certaine mesure.
On pourrait dire qu’être courageux s’apprend par la force. Ce sont des moments existentiels où il n’y a que deux options : avancer et oser boire l’eau de la mare aux lions, ou tout simplement mourir de soif. Quelque chose comme cela nécessite de mettre en mouvement un grand nombre d’engrenages psychologiques, de compétences et de dimensions émotionnelles que nous pouvons tous activer.
Parfois, la clé n’est pas d’être audacieux, fort ou même de devenir des êtres résolus qui surmontent avec succès et efficacité toute adversité. En réalité, la bravoure ne se combine avec aucune de ces dimensions. Il s’agit plutôt de savoir gérer la peur, de savoir naviguer dans l’incertitude et d’accepter que les mauvais jours existent aussi.
Comment vont les braves ?
Pour dresser le profil des braves, il faut d’abord définir qui mérite cet adjectif. En le prononçant, beaucoup d’entre nous visualisent presque immédiatement le héros classique de la mythologie grecque. Persée tuant Méduse, Hercule, surmontant avec succès les 12 tests. Cependant, on pourrait aussi penser à Artémis, Médée ou Antigone.
Aristote disait que le courage est un état à mi-chemin entre la peur et l’insouciance. Le philosophe Michel de Montaigne soulignait qu’être courageux a ses limites, comme toute vertu, et que le pousser à l’extrême, c’est tomber dans l’insouciance et l’immaturité. Il en va de même pour Sir Francis Bacon, pour qui courage n’est pas synonyme d’audace, car les audacieux conduisent bien souvent à la bêtise en se laissant emporter par l’impulsion sans calibrer les risques.
Alors, qu’est-ce que la bravoure ? D’un point de vue psychologique, c’est la capacité de s’adapter aux circonstances qui nous entourent en gérant bien la peur et en donnant la meilleure réponse. Il est important d’approfondir ce concept parce que nous renforçons souvent des idées et des stéréotypes sur le courage qui ne sont pas vrais. Nous l’analysons.
Les personnes courageuses agissent malgré la peur
L’Université de Houston (États-Unis) a mené une étude intéressante sur le rôle du courage et de la bravoure face aux phobies. Dans le cadre de l’étude, des personnes ont été formées à ces dimensions, à la gestion de la peur et de la motivation. Les résultats ont été des plus intéressants : une partie des personnes a montré de grands progrès dans la gestion des comportements phobiques.
Cela nous montre quelque chose de très simple : les gens courageux agissent malgré la peur. Le courage n’est pas l’absence de peur, d’angoisse ou d’appréhension. C’est se convaincre qu’il faut agir malgré ces dimensions car les bénéfices l’emportent sur le fait de ne pas agir.
Le courage se manifeste dans les petits actes du quotidien
La personne vraiment courageuse n’apparaît pas toujours dans les médias. Ce n’est pas quelqu’un qui accomplit de grands exploits. En réalité, cette dimension s’épanouit dans les petits actes quotidiens, ceux dans lesquels chacun surmonte ses peurs et ses insécurités. Ce sont des comportements simples qui parviennent à transformer la réalité et à l’adapter à son propre bien-être en accord avec les besoins, les principes et les valeurs.
Être courageux n’est pas être fort
Les personnes courageuses ne sont pas nécessairement des êtres forts ou des créatures résistantes comme les galions d’autrefois capables de sortir avec peu de dégâts des vents et des tempêtes. En fait, une grande partie du courage humain réside dans la simple acceptation de ces circonstances indésirables avec lesquelles nous devons vivre. Sans lutter contre ce qui n’a pas de sens.
Pour cette raison, dans notre société, beaucoup d’hommes et de femmes courageux sont des figures silencieuses. Des personnalités qui acceptent que, parfois, la vie est défavorable et que ce voyage ne consiste pas toujours à gagner ou à perdre, mais seulement à résister. Et pour cela, il faut aussi une bonne dose de courage.
La grandeur de savoir tolérer l’incertain, ce qui échappe à notre contrôle
Les personnes courageuses maîtrisent également l’art de tolérer l’incertain. Il y a des moments où le destin ne fait rien d’autre que dévier vers des chemins, des virages et des déviations imprévus. Même des scénarios que personne ne pouvait imaginer. Comme dirait l’essayiste Nassim Taleb, comprendre que les cygnes noirs (imprévus) abondent dans la vie est un exemple de maturité et de sagesse.
Cependant, ceux qui, en plus d’accepter et de tolérer l’incertitude, savent la gérer en surmontant la peur, en tolérant la frustration et en agissant de manière innovante, font également preuve de courage.
La santé émotionnelle et la capacité d’être courageux
Les personnes courageuses jouissent également d’une bonne santé émotionnelle. Tous cultivent, pratiquent et renforcent plusieurs de ces dimensions :
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- La sérénité de voir et d’accepter les choses telles qu’elles sont.
- Une bonne estime de soi pour sauvegarder son identité et travailler pour ses besoins.
- Une bonne gestion de la peur et des insécurités.
- Comportement motivationnel.
- Ils savent accepter ce qu’ils ne peuvent contrôler, sans se fâcher, se bloquer ou se frustrer.
- Les personnes courageuses sont des esprits qui croient en l’espoir et nourrissent l’illusion du quotidien.
Pour conclure, il est important de considérer que nous pouvons tous développer ces compétences. La bravoure n’est pas un trait de caractère des super-héros. Vous n’avez pas besoin d’être de la planète Krypton pour vous démarquer par ces compétences ; à nous de les activer pour les faire nôtres ici et maintenant.