Les Neuropeptides, C’est Quoi ?

Le Dr Candance Pert, une psychopharmacologue de renom, affirme que les neuropeptides sont le fondement biologique de la conscience. De plus, dans les années à venir, nous continuerons à découvrir des aspects étonnants de ces transporteurs chimiques.
Qu'est-ce que les neuropeptides ?

Si vous nous demandez ce que sont les neuropeptides, nous pouvons vous donner une réponse simple : ce sont des substances protéiques produites et libérées par les neurones. Son but est d’agir sur des substrats neuronaux pour influencer de nombreux processus. C’est alors que les choses se compliquent et que s’ouvre un sujet passionnant qui tient toute la communauté scientifique en haleine.

L’une des premières personnes à découvrir le grand potentiel et la polyvalence des neuropeptides a été le Dr Candance B. Peert, une neuroscientifique et pharmacologue américaine qui est devenue une candidate sérieuse au prix Nobel. On lui doit des livres aussi passionnants et décisifs que Molécules de l’émotion ou ses plus de 250 publications explorant les aspects des neuropeptides et leurs fonctions.

Un exemple. Quelque chose que le Dr Peert a laissé sur la table dans son travail est que ces petits morceaux de protéines et leurs récepteurs ne seraient, ni plus ni moins, que le fondement biologique de notre conscience. Son action se manifeste comme médiatrice dans nos émotions, dans notre façon de traiter le monde et de nous y développer.

C’est un sujet intéressant qui mérite d’être étudié.

Glycine agissant dans le cerveau

Neuropeptides : ce qu’ils sont et ce qu’ils font pour nous

Avant de se plonger dans la compréhension de ces substances, un détail doit être clarifié. Il est important de différencier ce qu’est un peptide d’un neuropeptide. Les deux sont des molécules de protéines (constituées de chaînes d’acides aminés) et peuvent également agir comme des hormones. Eh bien, dans le cas de ces derniers, il faut noter que leur particularité est qu’ils sont synthétisés et utilisés exclusivement par les neurones. De plus, ils agissent aussi bien au niveau du système nerveux central qu’à l’extérieur de celui-ci.

À ce jour, la science a décrit environ 100 neuropeptides ; cependant, nous savons que nous n’en avons pas encore identifié environ 1 000. De même, nous connaissons également leur mécanisme d’action. Une fois traités et libérés dans le cerveau, ils se lient à des récepteurs très spécifiques (appelés G), parvenant à moduler les synapses (communication entre neurones) en générant une série de réactions.

Ces réactions profondes dans les cellules nerveuses cherchent à produire une série de processus et d’activités spécifiques, selon le type de neuropeptide qui module ce récepteur. Le Dr Candance Peert le définit plus simplement : le récepteur serait un bouton et le neuropeptide le doigt qui appuie dessus pour qu’il se mette à fonctionner quand et comment il le décide.

D’autre part, il est important de savoir que l’on peut trouver cinq types de neuropeptides selon leur fonctionnalité :

  • Neuropeptides à libération hypothalamique.
  • Neuropeptides hypophysaires (tels que l’ocytocine ou la prolactine).
  • Les neuropeptides du système digestif (comme la substance P qui régule la sensation de douleur).
  • Groupe éclectique (endorphines, enképhalines…)

Voyons donc quelques processus dans lesquels ils sont impliqués.

apprentissage et mémoire

L’apprentissage ne peut être compris sans la capacité de mémoriser ou de se rappeler. Ces processus ne pourraient être réalisés sans l’activité des circuits neuronaux et la capacité de récupérer les informations acquises. Ce type de substance participe à tout cela : les neuropeptides.

Il existe de nombreux neuropeptides qui agissent en favorisant la connexion entre les neurones pour établir la mémoire. L’un d’eux est la relaxine-3, qui régule et facilite la mémoire à court terme. Nous savons maintenant, pour un fait, que lorsque ce neuropeptide est surexcité, nous perdons la capacité de mémoire spatiale. En fait, une altération de ce neuropeptide est un symptôme clair de la maladie d’Alzheimer.

Aussi, ces petites protéines agissent comme des messagers pour libérer des hormones et des neurotransmetteurs afin d’établir des connaissances, d’éveiller des compétences et de modéliser le cerveau en fonction de nos apprentissages.

Régulation de la consommation d’aliments et de boissons

La prise alimentaire comprend trois phases bien spécifiques : la phase céphalique, la phase gastro-intestinale et la phase de substrat. Dans chaque processus, les neuropeptides s’activent de l’odorat à la production d’acétylcholine afin qu’elle stimule la libération d’insuline du pancréas pour démarrer le processus digestif.

De plus, il facilite l’activation des récepteurs du goût et même la sensation classique de plaisir ou de satisfaction en mangeant, en stimulant différentes zones du tronc cérébral.

contrôle de la douleur

La régulation de la douleur se trouve dans les neurones sensoriels primaires, situés dans les ganglions sensoriels de la racine dorsale. Ce sont eux qui libèrent de nombreux neuropeptides le long de la moelle épinière, comme la substance P, la somatostatine ou la dynorphine… Tous agissent comme des agents qui activent la douleur pour nous avertir qu’il y a un problème.

Esprit d'une femme avec une lumière symbolisant l'effet des neuropeptides

Neuropeptides, émotions et conscience

Chaque fois que nous sommes excités, frustrés, inspirés ou effrayés, les neuropeptides sont derrière et agissent comme des messagers. Ils le font en voyageant à travers le corps, déposant de petites quantités de produits chimiques dans nos cellules. De cette façon, ils déclenchent des changements, facilitant la libération de tout, de la sérotonine à la dopamine, aux endorphines et même au cortisol qui régule le stress et l’anxiété.

Le Dr Candance Peert a insisté sur ce qui suit : les neuropeptides sont les substrats de base de l’émotion. Lorsque ceux-ci sont libérés, nous éprouvons des changements, des sensations, des émotions qui changent nos pensées et nous font commencer certains comportements… Ils sont une pièce indiscutable dans tout ce que nous sommes, ils construisent qui nous sommes et, par conséquent, façonnent également notre conscience.

Ainsi, et presque par ironie, mais aussi par révélation, de nombreux scientifiques commentent que Dieu serait un neuropeptide. La main capable d’articuler ce qu’il faut ressentir et ce qu’il faut faire à tout moment. Nous sommes sûrs que dans les années à venir, nous en saurons beaucoup plus sur ces minuscules substances protéiques.

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