La Complexité Des Identités Sociales

L’identité sociale conditionne en grande partie ce que nous ressentons, pensons ou agissons. Elle est sensible aux groupes auxquels nous appartenons et influence les nouveaux que nous rejoignons ou ceux que nous quittons.
La complexité des identités sociales

Notre identité personnelle, dans une certaine mesure, dépend de nos identités sociales. Qui je suis dépend de qui nous sommes. Ainsi, l’appartenance à différents groupes aura des effets à différents niveaux, de notre personnalité aux niveaux collectifs. C’est parce que nous ne sommes pas des êtres individuels, mais que nous vivons également dans des sociétés dans lesquelles nous interagissons avec d’autres personnes.

Pour comprendre l’identité sociale, il faut la distinguer de l’identité personnelle. D’une part, l’identité personnelle est constituée des caractéristiques qui nous rendent uniques. D’autre part, l’identité sociale est cette partie du concept de soi qui découle de l’appartenance à un groupe social et de la signification et de la valeur émotionnelles qui accompagnent cette appartenance.

De cette façon, nous avons au moins deux types d’identités : l’identité personnelle et l’identité sociale. Cependant, en réalité, nous appartenons à plus d’un groupe, nous avons donc diverses identités sociales. Comment tant d’identités fonctionnent-elles ensemble ? Un par un. L’activation d’une identité, qu’elle soit personnelle ou sociale, conduira à la désactivation des autres.

Legos en groupe représentant la psychologie sociale

formation de l’identité sociale

La compréhension de l’identité sociale commence par l’auto-catégorisation. Les gens ont tendance à catégoriser. Ordonner les objets du monde en catégories afin de simplifier leur compréhension. Cela s’applique également aux personnes. Nous divisons les gens en différentes catégories, ce qui nous amène à nous auto-catégoriser ou à nous inclure dans certaines de ces catégories.

De cette auto-catégorisation naît une préférence pour la catégorie elle-même qui nous amène à nous distinguer des autres catégories ou groupes. Ainsi, la préférence pour le groupe lui-même se matérialise dans la préférence pour ses normes, ses valeurs et ses comportements. Enfin, la conscience de groupe apparaît. C’est-à-dire prendre conscience d’appartenir à un groupe et reconnaître ses membres comme tels.

Le fait de s’identifier à un groupe ne signifie pas seulement que nous appartenons à un groupe. L’identification a également des effets psychologiques qui se produisent à différents niveaux, ce qui en fait un phénomène multidimensionnel. Au niveau individuel, on peut distinguer les effets cognitifs, émotionnels et motivationnels.

Identification au niveau individuel

Tout d’abord, les deux effets cognitifs les plus importants sont l’auto-catégorisation et l’importance de l’appartenance au groupe. D’une part, l’auto-catégorisation, qui a déjà été expliquée, peut entraîner une dépersonnalisation qui survient lorsque… D’autre part, l’importance se mesure en termes de centralité et de proéminence. En d’autres termes, l’importance du groupe dans la prise de décisions individuelles et la probabilité d’agir en cohérence avec le rôle occupé dans le groupe.

Deuxièmement, l’identification à un groupe suscite certaines émotions et certains sentiments. Généralement positif. Par exemple, l’amour, la dévotion, l’attention et la sollicitude ; qui sont partagés par les membres dudit groupe. Troisièmement, nous avons tous besoin d’appartenir. Plus précisément, appartenir à un collectif ou à un groupe. C’est ce besoin qui éveille en nous la motivation de s’unir et de s’identifier à un groupe.

Identification au niveau collectif

Lorsque les membres d’un groupe se définissent comme tels, s’identifient à ce groupe, croient que l’appartenance est importante et sont conscients que d’autres membres ont des croyances, des sentiments et des comportements similaires, le collectif existe en tant qu’entité psychologique. Cette entité, qui n’est que psychologique, donne du sens au groupe.

Plus précisément, l’identité fournit six caractéristiques :

  • Le sentiment qu’il existe un destin commun.
  • La perception de l’unicité du groupe et sa distinction par rapport aux autres groupes.
  • Coordination des activités des membres du groupe.
  • Partagez des croyances, des attitudes, des normes et des valeurs.
  • Le souci du bien-être du groupe et la mobilisation et le sacrifice pour son bien.
  • La continuité du groupe dans le temps.
Groupe de poupées en bois

Le contexte

Enfin, les identités sont également influencées par le contexte. Ainsi, des identités peuvent être associées à certains territoires. De même, les identités sociales sont liées à certaines cultures et langues. Il y a aussi une mémoire collective : c’est l’histoire de la formation et de l’évolution du groupe.

Enfin, nous avons certaines croyances sociales. En plus des croyances sociales sur le territoire et la mémoire collective, il existe d’autres croyances qui naissent d’expériences partagées et qui distinguent le groupe des autres groupes. Ces croyances forment l’éthos, qui est un système cohérent et systématique de connaissances sur la société.

Comme on l’a vu, les identités sociales sont complexes. S’identifier à un groupe, ce n’est pas seulement l’importance qu’on lui accorde, c’est bien plus. Par conséquent, les identités sociales sont également différentes. Certains aspects peuvent être plus importants pour certaines personnes que pour d’autres.

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