Anxiété Et Problèmes De Concentration, Comment Sont-ils Liés ?

Avez-vous du mal à vous concentrer ces derniers temps ? Trouvez-vous de plus en plus difficile de concentrer votre attention sur ce que vous avez à faire ? Cela peut indiquer que vous souffrez d’anxiété élevée. On vous l’explique.

Du coup, les petits soucis du quotidien deviennent pour nous une montagne. La mémoire fait défaut, on oublie ce rendez-vous en attente, le numéro de carte bleue et même ce truc qu’on avait mis au four il y a quelques temps. Parce que ça coûte, ça coûte même d’être aussi productif qu’avant au travail… Pourquoi ça ? Pourquoi les problèmes d’anxiété et de concentration sont-ils si liés ?

Souvent, nous négligeons (ou ignorons) l’impact que cet état psychologique a sur le cerveau, surtout quand nous le maintenons dans le temps sans y faire face, sans le gérer. Ainsi, s’il est vrai que les pertes de mémoire et les problèmes de concentration peuvent avoir diverses origines, en moyenne, des dimensions telles que le stress, l’anxiété ou la dépression tendent à être les déclencheurs les plus classiques.

Cependant, il y a une curiosité que nous devons connaître. L’anxiété, en elle-même, a une capacité précieuse et ce n’est autre que d’amplifier notre durée d’attention. Cela nous permet de détecter les risques, de percevoir les menaces et d’agir contre elles. Quoique oui… Cette capacité n’est efficace que si l’angoisse est ponctuelle, si elle surgit à un moment donné et limitée dans le temps.

Dans le cas où cet état est constant et qu’on le traîne pendant des semaines, des mois ou des années (dans le cas du trouble anxieux généralisé) c’est alors que ce type de troubles cognitifs se manifeste. Nous l’analysons ci-dessous.

Problèmes d’anxiété et de concentration : symptômes, causes et stratégies d’adaptation

Lorsqu’une personne souffre d’anxiété, la chose la plus courante est qu’elle regarde les symptômes physiques. Ils sont plus évidents, plus gênants et sont généralement un motif fréquent de consultation médicale : maux de tête constants, troubles digestifs, mauvaises nuits de sommeil, douleurs musculaires… En général, on recherche un remède à ces désagréments physiologiques plutôt que la véritable racine du problème.

Ainsi, et en cas de ne pas faire face à cet état d’anxiété et à ses déclencheurs, la symptomatologie continue d’augmenter. Presque sans s’en rendre compte, le quotidien devient de plus en plus difficile. Les choses que nous avions l’habitude de résoudre en quelques minutes coûtent maintenant beaucoup plus cher. Les imprévus, par exemple, sont gérés avec une grande angoisse… Toutes les ressources psychologiques dont nous disposions (motivation, créativité, agilité mentale…) commencent à faiblir.

Quelle est l’origine ? Que pouvons-nous faire dans ces situations ? Nous l’analysons.

Anxiété et problèmes de concentration, comment savoir si j’en souffre ?

Dans notre société, il est très courant de dire que “j’ai beaucoup d’anxiété ces derniers temps” . Nous le disons à la légère, mais tout le monde ne fait pas le pas en demandant de l’aide. Il ne se fait que lorsque des états plus extrêmes sont atteints, ceux dans lesquels la symptomatologie psychologique est déjà très prononcée. Ce serait quelques indices:

• Sensation de « plénitude mentale » c’est-à-dire avoir plusieurs choses dans la tête en même temps qui font naître une sorte de brume qui brouille tout.
• Problèmes pour se concentrer sur une chose, faire attention à ce qui se fait, à ce qu’on nous dit, à ce qu’on voit.
• La mémoire n’est plus aussi agile, on oublie les petites choses du quotidien. .. Par exemple, si nous lisons un livre il nous sera difficile de nous rappeler où nous nous sommes arrêtés.
• Difficulté à prendre des décisions.
• Manque de patience avec les gens. Il nous est difficile de nous concentrer pour savoir quoi répondre, quoi dire ou comment parvenir à des accords.
• Les choses que nous aimions, maintenant, nous ne les faisons plus de la même manière. Il est difficile de se concentrer, de se concentrer sur le moment présent.
• Sensation d’irréalité. Comme si ce qui se passait n’était pas avec nous.

Quelle est la cause?

Le département de psychologie de l’Université de Pittsburgh a mené des recherches en 2017 sur ce sujet. Ils se sont concentrés sur un type spécifique de patients : les personnes souffrant de trouble anxieux généralisé. C’est précisément dans ces cas que les problèmes d’anxiété et de concentration sont plus évidents.

Pour le comprendre, les auteurs de l’étude, comme le Dr Lauren Hallion, précisent ce qui suit :

• Lorsque l’anxiété devient chronique, c’est notre domaine émotionnel qui prend le contrôle. Des zones comme l’amygdale réduisent l’activité des zones préfrontales, liées aux fonctions exécutives (mémoire, capacité d’attention, réflexion, résolution de problèmes…)
• À son tour, quelque chose de commun dans le trouble d’anxiété généralisée est l’inquiétude chronique. Cet état mental augmente l’anxiété en intensifiant l’activation du réseau dit de la peur (constitué du cortex cingulaire antérieur dorsal et de l’amygdale).
• De cette manière, il est courant que des processus tels que la capacité d’attention, la concentration et la réflexion soient réduits.

Que faire si je suis anxieux et que j’ai du mal à faire attention ?

La personne qui souffre d’un trouble anxieux ne verra pas sa vie limitée simplement parce qu’elle a des problèmes d’attention, de mémoire et de concentration. Cet état psychologique impacte tous les niveaux : esprit, corps, émotions, qualité de vie, relations… C’est un état qui déforme tout et nous fait perdre le contrôle de la réalité.

Nous savons que l’anxiété et les problèmes de concentration sont liés, donc pour améliorer cette situation, la clé est nécessairement de traiter le déclencheur d’origine. Il est préférable de consulter un professionnel spécialisé. Souvent, l’origine de ce trouble est dans le mode de vie, dans le manque de stratégies d’adaptation ou même dans des traumatismes non résolus.

Chaque personne est un monde et chaque esprit a besoin de stratégies particulières. Cependant, en moyenne, les clés suivantes peuvent nous aider :

• Détectez les pensées irrationnelles et non fonctionnelles, en particulier celles qui alimentent l’inconfort.
• Rationalisez les émotions et donnez-leur de l’espace sans les bloquer. Il s’agit de comprendre ce qu’ils veulent dire, de comprendre leur message pour mieux le gérer.
• Pratiquez des techniques de relaxation et de respiration profonde.
• Faites de l’exercice quotidiennement.
• Établissez des routines et laissez des espaces de loisirs et de repos mental.
• Acceptez que vous ne pouvez pas contrôler tout ce qui nous entoure et commencez à supposer que la vie est aussi faite d’incertitudes.

Pour conclure, ces stratégies ne nous donneront pas de résultats en un jour ou une semaine. Nous avons besoin de temps pour recycler le cerveau, pour changer le schéma des pensées et la pression des émotions. Cependant, le changement et l’amélioration sont toujours possibles. Avec l’engagement et la thérapie psychologique, les progrès viennent toujours.